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En finir avec les violences faites aux femmes…

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En finir avec les violences faites aux femmes…

Le 25 novembre a été déclaré en 1993 par les Nations Unies, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Les décennies s’écoulent et les violences faites aux femmes sont toujours aussi criantes. La problématique est tristement universelle, elle touche plus de 70% des femmes dans un monde dominé par la culture patriarcale, une culture où les rapports sociaux de sexe sont construits sur des schémas de domination masculine. Les violences faites aux femmes touchent tous les continents et toutes les classes sociales. Le chemin pour des rapports sociaux apaisées fondées sur l’égalité et le respect de la dignité humaine est encore loin.

Ces violences sont malheureusement plurielles et se déclinent de plusieurs manières. Cela va du harcèlement moral, au harcèlement sexuel, l’inceste et les abus sexuels sur mineur-e-s, le mariage forcé, les mutilations génitales féminines qui touchent pas moins de 200 millions de filles à travers le monde, l’exploitation sexuelle, la prostitution « forcée ou non », le viol ( 8 viols déclarés en moyenne en Belgique par jour dont 1 enfant de moins de 10 ans pourtant la majorité des victimes se taisent), une femme meurt tous les 3 jours en France sous le coup des violences de son mari, en Russie, 1 femme par heure… et parmi les pires crimes contre l’humanité au titre desquels figurent aussi le viol utilisé comme arme de guerre au Congo, en Libye, en Bosnie, en Syrie, en Birmanie, etc..dans de trop nombreux pays !!

En Belgique, 37 cas de féminicides ont été recensés en 2018. Aujourd’hui, le pays en est à son 23ème cas de féminicide ! Ces chiffres sont certainement en deçà de la réalité. Face à une telle situation, des revendications se font de plus en plus pressantes pour la reconnaissance juridique du féminicide en droit pénal.

Les violences contre les femmes sont l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde et pourtant les moins reconnues.

Selon la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour les femmes entre 15 et 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis.

Le viol conjugal n’est reconnu que depuis 1989 en Belgique ou en France par exemple. Jusqu’à cette date c’est le « devoir conjugal » qui prévalait et le droit à disposer de son corps n’était qu’un vain principe.

Aujourd’hui encore :

  • 1 femme sur 3 est victime de violences au cours de sa vie (coups, viol, abus), soit 1 milliard de femmes à travers le monde.
  • 1 fille mineure est mariée de force toutes les 2 secondes, soit plus de 40 000 par jour.
  • Plus d’1 pays sur 2 ne condamne pas le viol conjugal, soit 127 pays au total.
  • Près de 5 000 femmes sont victimes de crimes d’honneur chaque année.
    1,36 millions de filles et de femmes sont victimes d’exploitation sexuelle dans le monde.
    Plus de 125 millions de filles et de femmes vivent avec les séquelles de mutilations génitales.

Les violences faites aux femmes ne comprennent pas seulement les insultes ou les coups, elles signifient également des droits dénigrés, des opportunités limitées et des voix réduites au silence.

L’impact humain et économique des violences faites aux femmes est considérable.

Selon l’OMS, elles compromettent l’atteinte des objectifs mondiaux d’éradication de la pauvreté.

Au Bangladesh, une étude menée par CARE a démontré que le coût de la violence domestique était égal à 2,2 % du PIB national de 2010 ou l’équivalent de 12,7% des dépenses budgétaires du gouvernement.

La négation des droits des femmes et le dénigrement de leur place dans la société sont les causes sous-jacentes des violences contre les femmes. Il est indispensable de faire progresser les normes sociales liées au genre, de promouvoir l’égalité et le respect entre les hommes et les femmes.

Violence et pauvreté, un cercle vicieux

Les violences faites aux femmes et aux filles constituent l’un des principaux obstacles à la lutte contre la pauvreté. Ces violences ruinent la vie des femmes et divisent les communautés. Mais elles sapent aussi les efforts de développement et entravent la construction de démocraties solides et de sociétés justes et pacifiques.

Les violences enferment les femmes et les filles dans la pauvreté. Elles limitent les choix des femmes en restreignant leurs possibilités d’accéder à l’éducation, de gagner leur vie et de participer à la vie politique et publique. La pauvreté les expose à davantage de violences et limitent leurs moyens de s’y soustraire.

Nous pouvons changer les choses

Nous pouvons changer les croyances néfastes qui sont au cœur de ce problème. Ce qui a été appris peut être déconstruit et c’est tout le travail que nous menons en éducation permanente notamment. Il est temps pour nous toutes et tous, femmes et hommes, filles et garçons, mais aussi acteurs publics, de mettre fin, ensemble, aux violences faites aux femmes et aux filles.

Rejoignez toutes les campagnes qui se lèvent pour dire #Çasuffit

En finir avec la violence contre les femmes, c’est possible et nous pouvons toutes et tous y contribuer dans notre vie de tous les jours. En dénonçant ce phénomène, en en parlant autour de nous, sur les réseaux sociaux, en public et en privé, nous pouvons modifier les comportements et les croyances. L’ILFAC est un des maillons de la chaîne qui entend renforcer davantage son engagement pour l’égalité des genres et la dignité humaine dans le cadre de ses travaux au sein de l’Académie des femmes.

Références

https://www.oxfam.org/fr/agir/campagnes/les-violences-faites-aux-femmes-et-aux-filles-ca-suffit
https://www.carefrance.org/care-actions/campagnes/non-violences-faites-aux-femmes.htm
https://www.oxfam.org/fr/agir/campagnes/les-violences-faites-aux-femmes-et-aux-filles-ca-suffit/en-finir-avec-les-violences-faites-aux-femmes-et-aux-filles
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_feminicides-un-fleau-en-2018-une-femme-est-morte-tous-les-10-jours-en-belgique?id=10320439